Historique de la Talbot Samba (1981-1986)

Novembre 1981.

Une date importante dans l'histoire de la toute jeune marque TALBOT.

Jeune ? Pas si sûr... c'est simplement le nouveau nom donné à la quatrième grande marque française depuis Juillet 1979.

Auparavant, on l'appelait SIMCA et elle vivait dans la grande maison CHRYSLER EUROPE.

Mais le bel Américain est retourné au pays, laissant toutes ses affaires à Peugeot... Du coup, le Lion commence un peu à prendre la grosse tête. On s'imagine déjà comme le General Motors européen.

C'est pour cela que SIMCA, trop "franco-français", est devenu TALBOT.

Mais si dans les années 70, la marque atteignait des sommets, ce n'est plus le cas en Novembre 1981...

On manque de Diesel ? Le trou est bouché, d'abord timidement, sur la Tagora, puis de manière plus franche, sur l'Horizon.

Le bas-de-gamme ? On en réclame un tout beau tout neuf depuis pas loin de dix ans ! La Simca 1000 avait traîné ses formes de boîte à sucre jusqu'en 1978 et on l'avait remplacée par une petite Anglaise un peu dépassée, la Sunbeam.

Bref, rien de bien folichon... même s'il faut noter que la petite Anglaise un peu dépassée, elle a quand même trouvé le moyen d'offrir le titre de Champion du Monde des Rallyes en 1981 pour TALBOT ! Un lot de consolation, en quelque sorte...

Donc, lorsque TALBOT dévoile sa petite nouvelle en bas de sa gamme, il n'est pas inutile de préciser que tous les espoirs sont posés sur elle.

C'est dans cette période assez bancale que naît la Samba.

C'est une petite voiture 3 portes, issue de la Peugeot 104 que l'on nommait très pompeusement : Coupé. Un modèle qui avait déjà donné naissance à d'autres automobiles, comme les Citroën Visa, LN puis LNA. Et même quelques points communs avec la Renault 14.

Pour le coup, c'est une plate-forme de "Coupé" Peugeot 104 que l'on a rallongé d'une bonne quinzaine de centimètres, elle est donc assez spacieuse pour une petite voiture.

La gamme est assez timide pour le lancement de Novembre 1981 :

- LS (1.1 - 50 chevaux)
- GL (1.1 - 50 chevaux)

L'accueil est plutôt bon, la presse est encourageante, et elle dispose d'un atout très important : une consommation excessivement basse, un peu plus de 4 litres aux 100 !

La Samba devient ainsi le premier (et le seul...) modèle qui fut conçu intégralement sous TALBOT. C'est un succès, on en vend plus de 100.000 exemplaires pour toute l'année 1982, et les ventes de la marque remontent grâce à elle !

On en profite pour garnir la gamme en Mars 1982 :

- GLS (1.4 - 72 chevaux)

...et on lui offre une variante importante en Mai 1982 :

- Cabriolet (1.4 - 72 chevaux)

Variante importante, qui sera vendu à près de 15.000 exemplaires, offrant ainsi une bonne place sur la mode des petits cabriolets des années 80, avec la Ford Escort, la Fiat Ritmo, la Volkswagen Golf, l'Opel Kadett, la Peugeot 205...

Juillet 1982, arrivée de la version utilitaire sans banquette arrière, avec une TVA réduite :

- AS (1.1 - 50 chevaux)

Un peu plus tard, en Septembre 1982, la GLS devient disponible dans une nouvelle version :

- GLS (1.4 - 80 chevaux)

L'année 1983 ne sera pas rose pour TALBOT : grèves, conflits internes, chute drastique des ventes, difficulté de position au sein du groupe...

Le modèle phare, l'Horizon, commence à prendre de la bouteille et les ventes diminuent...

La Samba, pourtant appelée à un grand succès, est littéralement tranchée en deux par l'arrivée de la nouvelle Peugeot 205 qui viendra sectionner tout net ses chances sur le marché.

Toute sa vie, elle se sera occupée d'ouvrir la porte à la 205 : d'abord comme bonne petite voiture avant les 205 civiles, puis comme cabriolet avant les 205 CJ, comme série limitée rigolote avant les 205 Junior, et enfin comme sportive avant la fameuse 205 GTI.

Au mois de Juin 1983, la GLS en version 72 chevaux disparaît. Elle reste disponible en version 80 chevaux.

De nouvelles versions vont apparaître progressivement. La plus importante en Janvier 1983 :

- Rallye (1.2 - 90 chevaux)

TALBOT tente péniblement de surfer sur les succès passés. Si la descendance du prestigieux nom "Spécial" (Aronde, 1000, 1100, 1301 & 1501) resta assez bancale et loupée (essai éphémère sur l'Horizon), il n'en sera pas de même pour le tout aussi prestigieux nom "Rallye" (1000).

Car oui, la Samba Rallye est une vraie sportive, une petite bombe à l'ancienne, dépouillée et rageuse. Bien évidemment, face à la vague GTI, elle n'a aucune chance, mais le monde de la collection saura s'en souvenir et lui permettra de prendre sa revanche.

Mai 1983, nouvelle version importante, une pseudo-série limitée :

- Sympa (1.1 - 50 chevaux)

En fait de série limitée, c'est un modèle à part entière. C'est certainement sous cette forme qu'elle marquera les esprits : grise avec ses jantes en tôle jaunes, faussement sportive, un peu chic et choc.

Elle offrait un équipement assez intéressant pour une petite voiture : sièges en velours, becquet, toit ouvrant...

Malgré ce que la plupart des gens pensent, elle ne fut pas disponible qu'en jaune, mais aussi en bleu et en rouge. Mais qui s'en souvient ?

Enfin, au mois de Juillet 1983, à l'instar de la GLS, on laisse le choix entre deux motorisations :

- Cabriolet (1.4 - 80 chevaux)

Pour l'année 1984, TALBOT est au fond du gouffre et, sans forcément appeler les pompes funèbres, disons qu'on fait déjà appel au prêtre...

Au menu des disparitions, notons pour Juin 1984 la GLS et le Cabriolet dans sa version 72 chevaux.

Au menu des apparitions, pour Juillet 1984, on note encore une fois un choix disponible dans la motorisation, pour la Rallye :

- Rallye (1.4 - 80 chevaux)

En fait, pour faire simple, on peut dire que la GLS devient une Rallye.

Toujours en Juillet 1984, deux nouvelles versions, dont une pseudo-série limitée, encore une fois... :

- Samba (1.0 - 45 chevaux)
- Bahia (1.1 - 50 chevaux)

La première est une version ultra-dépouillée avec un moteur encore plus pourri, euh... pardon, encore plus petit. C'est une véritable version de crise, on pourrait même parler d'AS civile. D'ailleurs, elle ne porte même pas de nom ! C'est une Talbot Samba... tout court !

La deuxième tente de surfer sur le succès de la Sympa, en proposant la même chose en plus discret. Un joli bleu discrètement zébré de couleurs fluo. Néanmoins, l'équipement est bien moins riche que sur une Sympa, mais elle garde quand même le toit ouvrant.

Changement important également à l'intérieur : le beau tableau de bord laisse place à un affreux monceau de plastique dans la pire veine des années 80...

Durant l'année 1985, les carottes sont cuites.

On sonne l'hallali en Juin 1985 pour les modèles LS, GL, Rallye et AS.

Il ne reste donc plus que la Samba "tout court", les pimpantes Sympa et Bahia, et le ravissant Cabriolet. Plus pour longtemps, car ils couleront en Juin 1986 avec les Solara et la marque TALBOT toute entière.

Pour la Samba, la danse est finie !

En bonus, j'ai nommé la Bête.

Une chose que j'ai longtemps possédé... ou plutôt que j'ai longtemps stocké en espérant la vendre, et il m'a fallu cinq ans !

Ma première auto, une GL gris Futura du mois de Février 1983. Très loin d'être la voiture "collector" que je cherchais...

La voici le jour où elle est (enfin !) partie.

Très bien ce petit topic sur les Samba.

J'ajoute, pour les Sympa, qu'il était possible, lors du 1er millémsime, de choisir entre le toit ouvrant et l'autoradio. Face au succès du toit ouvrant, ce dernieir a ensuie été monté en série.

A noter aussi que la Samba a été dessiné par Blakelsee, celui-la même qui a dessiné la Tagora par exemple. Le dessin a été réalisé avec les impératifs de conserver le maximum de choses de la Peugeot 104. Et l'on peut dire que l'exercice est plutôt réussi.

La Samba fut produite en Angleterre, et l'on pouvait y commander la fameuse Samba S (sorte de GLS Française, maiuex équipée). Cette version fut aussi disponible en Espagne.

J'ai possédé pendant quelques mois une Sympa de 86 (l'une des dernières produites). J'apprécie pour ma part le dernier tableau de bord.
La Sympa était tout de même assez anémique, malgré ses 50 chevaux, qui auraient dû lui permettre de la nervosité. En revanche, elle était très économe en carburant (la pub de l'époque indiquant 4.6l au cent!)

j'avoue que pour posséder le cabriolet, en 72hp, il marche plutot pas mal et c'est joueur, a titre indicatif, on peut faire 120 en 4ème (après on passe la 5 hein!!!)

Pour ma part, j'ai un faible pour les coupés "80 HP" (comme on le disait à l'époque), avec les jantes Amil, les bandes latérales sur les flancs... Une voiture qui avait de la tronche! Et qui devait être très nerveuse.

La Samba que j'ai possédée quelques temps

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